LA'TAPISSERIE AU XIX° SIÈCLE ,                 461
à Beauvais. La même ordonnance transfère aux Gobelins les der­niers employés de la Savonnerie ; la manufacture de Chaillot cesse d'exister.
Cette répartition des métiers dure encore. La haute lice est seule en usage aux Gobelins, tandis que les tapissiers de Beauvais ne travaillent qu'en basse lice. Enfin l'ancien atelier de tapis, genre Savonnerie, après avoir été employé à la fabrication d'étoffes pour sièges, écrans, petits meubles, ne fournit plus aujourd'hui que des tapis de pied ou de grandes portières.
Les ateliers ainsi réorganisés étaient chargés d'exécuter un Por­trait duroi en costume royal, d'après Gérard; celui dela Duchesse de Berry avec ses enfants, et le Portrait en buste du Dauphin, d'après Lawrence. De la même époque datent les coptes de la Visite de François Ier et de Charles-Quint à Saint-Denis, par Gros; de Pyrrhus prenant Andromaque sous sa protection, par Gérard; enfin une reproduction cles Actes des apôtres, de Ra­phaël, d'après d'anciennes copies exécutées sous Louis XIV et appartenant à la cathédrale de Meaux. A la seule exposition de l'industrie ouverte sous le règne de Charles X (1827), le directeur des Gobelins avait envoyé trois pièces : Phèdre, un Trait de la vie de François PT, un Trait de la vie de Louis IX.
Pendant la restauration, l'ancien usage d'exposer des tapisseries le long des murs sur le passage des processions fut remis en vigueur. C'est dans une de ces cérémonies que figurait, vers 1817, la pièce de Gombaut et Macée, dont le sujet et les curieuses légendes furent signalées pour la première fois à l'attention des archéo­logues par Eloi Jouanneau. Il l'avait aperçue rue Saint-Jacques, eL en publiait une description peu de temps après.
Sous le premier empire, l'ancien inspecteur de ia manufacture, Clément-Louis Belle, avait cédé son emploi à son fils Augustin. Ce­lui-ci ne pouvait conserver un poste officiel après le rétablissement de la monarchie. 11 est remplacé par le peintre Cassas, à qui on donne bientôt pour adjoint Mulard. Cassas meurt en 18271. Son adjoint lui succède et reste en fonctions jusqu'en 1848.
La monarchie de Juillet avait laissé à la tète de la manufacture le baron des Rotours. En 1833, M. Lavocat lui succède et ne quitte la direction qu'en 1848. Est-ce M. Lavocat qui eut l'heureuse inspi­ration d'entreprendre la traduction des peintures de Rubens pour la galerie de Médicis? L'hypothèse n'a rien d'invraisemblable; car